Il évalue une
population roms qui serait de 2,5 millions en Roumanie et de 1 million pour les
pays de l’ex-Yougoslavie, dont la moitié en Serbie. Les roms qui faisaient leur
service militaire dans l’armée Yougoslave, contrairement aux Albanais, auraient
été massivement recrutés pour des postes dangereux lors des conflits internes
de l’ex-Yougoslavie. Ils ont au Kosovo bénéficié de l’éviction des Albanais des
emplois publics dans la fin des années 80, ce qui explique qu’en retour ils
aient subi les violences des Albanais lors du conflit avec la Serbie, au point
que sur une population de 150.000 roms présents au Kosovo en 1992, il en serait
rester seulement 10.000 en 1999. Les autres s’étant réfugiés en Serbie pour
100.000 d’entre eux, en Macédoine et dans les pays de la communauté Européenne
pour les autres.
Or le sort des roms en
Serbie ou en Macédoine apparaît extrêmement difficile. Ces populations surnuméraires
et qui ont perdus foyers et travail sont rejetées par des pays d’accueil déjà
largement en difficulté, le taux de chômage étant en Serbie proche de 30%.
Les mouvements massifs de
ménages roms observés à partir de 2010 vers les pays de la communauté
Européenne, notamment l’Allemagne et la France, s’expliquent par la suppression
de l’obligation de visa pour les citoyens Serbes et Macédoniens.
Aujourd’hui l’Europe
fait pression sur la Serbie et la Macédoine pour qu’ils empêchent les sorties
des populations roms susceptibles de grossir le rang des demandeurs d’asile, et
menace de rétablir l’obligation de visa, ce qui pourrait renforcer les
violences des populations de ces pays à l’égard des roms.
On le voit rien de
simple tant qu’il existera aux portes de l’Europe communautaire, à moins
de 24 heures de car, une masse de population, démunie de tout, abandonnée,
discriminée, n’ayant pas grand-chose à perdre et prête à tout pour tenter sa
chance en dehors de leur région d’origine, et pour qui même les pires solutions
chez nous offrent plus de possibilité et d’espoir que ce qu'ils vivent.
Les informations sur
les arrivées de l’hiver 2012/2013 en Isère montrent que ce sont principalement des ménages
Macédoniens, signe peut être que la Macédoine peine
plus que la Serbie à contrôler ses frontières.
Reste que l'accumulation de ces populations sur notre territoire suite aux mesures prises pour prolonger l'hébergement hivernal paraît bien improvisée et risque de poser très rapidement un problème financier et politique.
Christian Chevalier
Reste que l'accumulation de ces populations sur notre territoire suite aux mesures prises pour prolonger l'hébergement hivernal paraît bien improvisée et risque de poser très rapidement un problème financier et politique.
Christian Chevalier
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