3 mai 2013

Triste sort des roms du Kosovo

Pour compléter l'article sur l'empilement des populations démunies, un reportage diffusé sur ARTE le 16 février 2013 éclaire la problématique des populations roms des pays de l’ex-Yougoslavie.
Il évalue une population roms qui serait de 2,5 millions en Roumanie et de 1 million pour les pays de l’ex-Yougoslavie, dont la moitié en Serbie. Les roms qui faisaient leur service militaire dans l’armée Yougoslave, contrairement aux Albanais, auraient été massivement recrutés pour des postes dangereux lors des conflits internes de l’ex-Yougoslavie. Ils ont au Kosovo bénéficié de l’éviction des Albanais des emplois publics dans la fin des années 80, ce qui explique qu’en retour ils aient subi les violences des Albanais lors du conflit avec la Serbie, au point que sur une population de 150.000 roms présents au Kosovo en 1992, il en serait rester seulement 10.000 en 1999. Les autres s’étant réfugiés en Serbie pour 100.000 d’entre eux, en Macédoine et dans les pays de la communauté Européenne pour les autres.
Or le sort des roms en Serbie ou en Macédoine apparaît extrêmement difficile. Ces populations surnuméraires et qui ont perdus foyers et travail sont rejetées par des pays d’accueil déjà largement en difficulté, le taux de chômage étant en Serbie proche de 30%.
Les mouvements massifs de ménages roms observés à partir de 2010 vers les pays de la communauté Européenne, notamment l’Allemagne et la France, s’expliquent par la suppression de l’obligation de visa pour les citoyens Serbes et Macédoniens.  
Aujourd’hui l’Europe fait pression sur la Serbie et la Macédoine pour qu’ils empêchent les sorties des populations roms susceptibles de grossir le rang des demandeurs d’asile, et menace de rétablir l’obligation de visa, ce qui pourrait renforcer les violences des populations de ces pays à l’égard des roms.
On le voit rien de simple tant qu’il existera aux portes de l’Europe communautaire, à moins de 24 heures de car, une masse de population, démunie de tout, abandonnée, discriminée, n’ayant pas grand-chose à perdre et prête à tout pour tenter sa chance en dehors de leur région d’origine, et pour qui même les pires solutions chez nous offrent plus de possibilité et d’espoir que ce qu'ils vivent.
Les informations sur les arrivées de l’hiver 2012/2013 en Isère montrent que ce sont principalement des ménages Macédoniens, signe peut être que la Macédoine peine plus que la Serbie à contrôler ses frontières. 
Reste que l'accumulation de ces populations sur notre territoire suite aux mesures prises pour prolonger l'hébergement hivernal paraît bien improvisée et risque de poser très rapidement un problème financier et politique.

Christian Chevalier

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