Les évolutions
annoncées devraient certes permettre de raccourcir le délai d’instruction des
demandes à 6/9 mois (16/24 mois actuellement), d’augmenter les places d’hébergement et d’aller
vers une répartition plus directive des demandeurs sur l’ensemble du territoire,
ce qui nécessitera certainement d’âpres négociations avec des élus peu enclins
à accueillir des populations peu prisés de leurs électeurs, mais le gros de
notre problème n’est pas forcément là.
Non, le problème de
fond bien remarqué par le ministre est que «en pratique, peu de déboutés sont
éloignés. Ils restent en France sans titre de séjour, ils
dévoient le droit d'asile, et relèvent alors de la lutte contre l'immigration
irrégulière. C'est l'objet de la réforme équilibrée que je souhaite : il faut
aussi une action déterminée sur les déboutés. Je serai intransigeant sur ce
point. »
Belle déclaration d’intention
à laquelle je souscris totalement, mais je connais trop les rouages de la
résistance du terrain, évoqués dans de précédents articles, et qui s’appuient aussi
sur la difficulté des élus à se positionner fermement sur ces questions
humanitaires qui touchent un électorat qui ne voit la plupart du temps que la
partie émergée de l’iceberg via quelques situations individuelles à côté de
leur porte.
La réforme du Contrat d’Accueil
et d’Intégration, annoncée dans le même temps par Emmanuel Valls est aussi une
nécessité. C’est parfois incroyable de constater sur le terrain l’attitude
revendicative de nouveaux arrivants qui ne réalisent guère leur part d’obligation.
J’ai l’exemple caricatural d’une personne présente depuis 5 ans sur le
territoire et prise en charge par le système d’hébergement social, revendiquant
qu’on lui fournisse un logement et un travail, me montrant son diplôme initial
de langue française, mais incapable de se
faire comprendre et de nous comprendre, et qu’il m’a fallu menacer d’exclusion
pour qu’il veuille bien reprendre des cours de français nécessaires pour accéder
ne serait ce qu’à un contrat de travail aidé ! Oui, il est grand temps de
poser les termes d’un contrat exigeant, mais accompagné des moyens nécessaires,
et aussi pour donner aux travailleurs sociaux un cadre d’exigence qu’ils ont
bien du mal à tenir.
On revient à la nécessité d’un vrai débat public qui clarifie pour l’ensemble des citoyens l’ampleur des problématiques et pose la nécessité d’une meilleure maîtrise des flux migratoires, sinon à décider collectivement en connaissance de cause, de mettre la main à la poche pour payer le prix de l’ouverture très large que nous pratiquons actuellement, en tenant compte des coûts d’un accompagnement à l’intégration par trop négligé, ce qui passe aussi par un cadre d’exigences contractuelles à revoir, au risque sinon de déséquilibrer encore un peu plus nos tensions intérieures déjà explosives avec les populations issues de l’immigration.
On revient à la nécessité d’un vrai débat public qui clarifie pour l’ensemble des citoyens l’ampleur des problématiques et pose la nécessité d’une meilleure maîtrise des flux migratoires, sinon à décider collectivement en connaissance de cause, de mettre la main à la poche pour payer le prix de l’ouverture très large que nous pratiquons actuellement, en tenant compte des coûts d’un accompagnement à l’intégration par trop négligé, ce qui passe aussi par un cadre d’exigences contractuelles à revoir, au risque sinon de déséquilibrer encore un peu plus nos tensions intérieures déjà explosives avec les populations issues de l’immigration.
Christian Chevalier
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